Aconite et agonie, danse et perception interne…
L'aéroport d'Amsterdam — dans le brouillard d'octobre — vu de l'autoroute — avec fantômes surexposés de baleines — on peut n'en faire rien, on peut en prévoir beaucoup — même sceptique — et oublier, on peut prendre des notes, les perdre, les retrouver, hésiter — plus préoccupé par l'amphalang que l'on se prémédite, par cette fameuse petite chinoise que l'on reverra par hasard quelques semaines plus tard, par le ciel flamand du printemps dernier, par les fameux anguipèdes de Berlin le jour et les aryennes de Berlin la nuit — l'été —, danser.
Parce qu'en dansant, on inhale de nouvelles trajectoires sous dix atmosphères de grosses guitares et de gros beat, on s'est équipé depuis longtemps, les gentils comme les méchants, Bioman contre Schlemmer, de tout ce qu'il est nécessaire en matière de protection corporelle — rien que de très connu, peut-être même est-ce à l'origine du rêve de la crevette géante, sur lequel on évitera de s'étendre.
Ainsi donc, tout à ces calcaire, chitine, corne, cuir, carton, os, plastique, métal, on laisse sa conscience à nu, et c'est ainsi qu'il attaque : il était posé sur l'étagère devant le bureau, et maintenant qu'on a changé le bureau de place, il est un peu derrière sur la droite ; on l'ignorait alors, mais on avait vraisemblablement développé Boustrophédon-Massacre pour avoir un ennemi à détruire — il est temps de s'y mettre et de passer à autre chose !
Me dure sans doute ce dialogue supposé avec l'un des deux sphinx de béton à l'entrée d'un parc d'Amsterdam, sur le chemin du théâtre (peu après avoir été sauvé de ne pas être assez par un regard en coin) — ç'aurait pu être :
De toutes façons, les enfants sont fous, les enfants sont des monstres, ils mangent des bébés empoisonnés cuits dans du pipi, ils les recrachent sur le monde et tout le monde meurt sauf maman, papa, et peut-être aussi l'homme-sans-cheveux (c'est moi), à condition qu'il les protège : je le sais, ce sont eux qui me l'ont dit.
La poussière se modèle à la main, à la langue, à l'œil, à l'idée, au geste, à la tension, à la pression, à l'intention, au contact, à la réaction, à la proprioception, à condition de plastique, au vouloir, au pouvoir, à dimension de l'espace, s'active à l'éjac faciale ; la poussière se recompose avec l'eau pour faire de la boue, de la terre, de la pierre — l'élévation de la pression et/ou de la température modifie en profondeur les structures moléculaires, mais quelques incantations sont indispensables pour en assurer l'intégrité au cours des siècles.
Je n'y arrive pas !
Des succubes comme des pagures dans les statues font des mises en abymes de marionnettes en jouant l'homme sur le damier des vieilles capitales modernisées de forces, nettoyées, récurées, sablées, vitrifiées, fliquées, rendues transparentes à l'arrogance du capitalisme néo-libéral avec des ouvriers en combinaisons brunes, oranges ou vert bouteille accrochés aux structures par des câbles — regardent les anguipèdes, les icônes soviétiques et/ou gnostiques de la pierre ou du béton.
Ovée dans sa gangue de grès ou d'ébonite galvanisée, concentré de millénaires de mâles angoisses et de virile veulerie, la nâgana en nœud se trifouille le truc avec le machin : pas d'os en œuvre dans l'entreprise, rien à quoi puisse se raccrocher l'autre tête de nœud — encore une seconde d'agonie distraite et tout sera fini, enfin.
D'ennui en ma petite maïeutique appliquée, je m'interroge sans fin sur la quantité d'ongles que j'ai arrachée à ces doigts débiles — je tâte un os de mon propre crâne : non, il faut résister à cela !
"Maudit taoïste !" crie Chiu Man Chuk24 !
Puis viendra Midsommarafton : danses de haches et de fleurs, puis saôulerie, puis danses et saôulerie, puis linga couronné de fleurs au solstice d'été — la vraie vie, quoi, sans plus rien pour la mør, sans plus rien pour Pandémonium-Sargasse (encore un petit fade out et ça vient).
Pour la fête de peau, d'écaille, de cuir et de latex d'alors, j'ai fait ample provision de PERV'O'SHINE & PERV'O'SPRAY (rubber polish), et ce sera grand ménage de printemps, en prémonition de quand je serai vieux et que je serai danseur, avec ma panoplie de roi barbare, mes armes et mes fétiches, tous mes accessoires et le KIT SPÉCIAL SEX-EXTREM avec embouts adaptables norme internationale et extensions 100% testées in vivo par des professionnel(le)s.
Et donc, ça y est.
Uzume danse et rabat son kimono sur sa ceinture, elle tire sur les tétons de ses petits seins en levant les coudes, elle fait des mines, des grimaces, tire la langue, tourne sur elle-même en se dandinant, glousse comme elle écarte les pans de tissu et exhibe les lèvres de son sexe en un autre sourire, elle fait un petit "hi, hi, hi, hi !" très aigu et écarquille les yeux — on entend un rire qui enfle…
L'aéroport d'Amsterdam — dans le brouillard d'octobre — vu de l'autoroute — avec fantômes surexposés de baleines — on peut n'en faire rien, on peut en prévoir beaucoup — même sceptique — et oublier, on peut prendre des notes, les perdre, les retrouver, hésiter — plus préoccupé par l'amphalang que l'on se prémédite, par cette fameuse petite chinoise que l'on reverra par hasard quelques semaines plus tard, par le ciel flamand du printemps dernier, par les fameux anguipèdes de Berlin le jour et les aryennes de Berlin la nuit — l'été —, danser.
Parce qu'en dansant, on inhale de nouvelles trajectoires sous dix atmosphères de grosses guitares et de gros beat, on s'est équipé depuis longtemps, les gentils comme les méchants, Bioman contre Schlemmer, de tout ce qu'il est nécessaire en matière de protection corporelle — rien que de très connu, peut-être même est-ce à l'origine du rêve de la crevette géante, sur lequel on évitera de s'étendre.
Ainsi donc, tout à ces calcaire, chitine, corne, cuir, carton, os, plastique, métal, on laisse sa conscience à nu, et c'est ainsi qu'il attaque : il était posé sur l'étagère devant le bureau, et maintenant qu'on a changé le bureau de place, il est un peu derrière sur la droite ; on l'ignorait alors, mais on avait vraisemblablement développé Boustrophédon-Massacre pour avoir un ennemi à détruire — il est temps de s'y mettre et de passer à autre chose !
Me dure sans doute ce dialogue supposé avec l'un des deux sphinx de béton à l'entrée d'un parc d'Amsterdam, sur le chemin du théâtre (peu après avoir été sauvé de ne pas être assez par un regard en coin) — ç'aurait pu être :
— Parle !Entre-temps, j'avais été le principal instigateur de la disparition des enfants de poussière, disons qu'ils avaient été rangés, il n'est pas si facile de vieillir, il faut se forcer un peu parfois — toujours est-il que ça se clarifie…
— Rien de ce que je pourrais dire ne vaudra ce regard…
— Il n'est rien, c'est de l'avoir voulu, de l'avoir reçu !
— Alors, pourquoi marcher, pourquoi être immobile ?
— C'est ainsi que l'on franchit les colonnes de livres, que l'on accède après une volée d'encyclopédie s en escalier à la page 42, in-plano, in-folio, in-quarto, in-octavo…
— Et après ?
— Carrés transparents, disques noirs, rectangles noirs et rouges, écritures blanches, rectangles blancs, regard rose, rectangles de bois, de plastique noir, de carton blanc, écritures rouges, etc… : rien que de très habituel, en somme.
— Est-ce que notre regard salvateur vaut aussi pour les livres ?
— Tout cela est trop sérieux pour moi, il ne faut pas croire que ce puisse être autrement, tout ce que l'on en a dit, tout ce que l'on en a tu…
— Mais est-ce que notre regard salvateur vaut aussi pour les livres ?
— Redemande-le-moi tout à l’heure.
De toutes façons, les enfants sont fous, les enfants sont des monstres, ils mangent des bébés empoisonnés cuits dans du pipi, ils les recrachent sur le monde et tout le monde meurt sauf maman, papa, et peut-être aussi l'homme-sans-cheveux (c'est moi), à condition qu'il les protège : je le sais, ce sont eux qui me l'ont dit.
La poussière se modèle à la main, à la langue, à l'œil, à l'idée, au geste, à la tension, à la pression, à l'intention, au contact, à la réaction, à la proprioception, à condition de plastique, au vouloir, au pouvoir, à dimension de l'espace, s'active à l'éjac faciale ; la poussière se recompose avec l'eau pour faire de la boue, de la terre, de la pierre — l'élévation de la pression et/ou de la température modifie en profondeur les structures moléculaires, mais quelques incantations sont indispensables pour en assurer l'intégrité au cours des siècles.
Je n'y arrive pas !
Des succubes comme des pagures dans les statues font des mises en abymes de marionnettes en jouant l'homme sur le damier des vieilles capitales modernisées de forces, nettoyées, récurées, sablées, vitrifiées, fliquées, rendues transparentes à l'arrogance du capitalisme néo-libéral avec des ouvriers en combinaisons brunes, oranges ou vert bouteille accrochés aux structures par des câbles — regardent les anguipèdes, les icônes soviétiques et/ou gnostiques de la pierre ou du béton.
Ovée dans sa gangue de grès ou d'ébonite galvanisée, concentré de millénaires de mâles angoisses et de virile veulerie, la nâgana en nœud se trifouille le truc avec le machin : pas d'os en œuvre dans l'entreprise, rien à quoi puisse se raccrocher l'autre tête de nœud — encore une seconde d'agonie distraite et tout sera fini, enfin.
D'ennui en ma petite maïeutique appliquée, je m'interroge sans fin sur la quantité d'ongles que j'ai arrachée à ces doigts débiles — je tâte un os de mon propre crâne : non, il faut résister à cela !
"Maudit taoïste !" crie Chiu Man Chuk24 !
Puis viendra Midsommarafton : danses de haches et de fleurs, puis saôulerie, puis danses et saôulerie, puis linga couronné de fleurs au solstice d'été — la vraie vie, quoi, sans plus rien pour la mør, sans plus rien pour Pandémonium-Sargasse (encore un petit fade out et ça vient).
Pour la fête de peau, d'écaille, de cuir et de latex d'alors, j'ai fait ample provision de PERV'O'SHINE & PERV'O'SPRAY (rubber polish), et ce sera grand ménage de printemps, en prémonition de quand je serai vieux et que je serai danseur, avec ma panoplie de roi barbare, mes armes et mes fétiches, tous mes accessoires et le KIT SPÉCIAL SEX-EXTREM avec embouts adaptables norme internationale et extensions 100% testées in vivo par des professionnel(le)s.
— Mais est-ce que notre regard salvateur donc vaut aussi pour les livres ?Bon, il est temps de régler le sort de Rhinocéros-Calame : il est un chanteur mongol nommé Tzagan Zam — il existe vraiment, c'est lui qui a chanté au Silo d'Amsterdam ce que j'ai entendu comme l'épopée du baiseur de cinquante hollandaises profitant de ce que leurs maris soient en train d'écouter le chant interminable de Tzagan Zam — et j'ai décidé alors qu'il serait l'exorciste de Céphalotruc, selon la méthode stochastique d'un ennui sincère et quoi d'autre ?
— La pornographie est bien dans le grafein, dans l'écrire, dans le livre, ce n'est pas de sexe, comme la sensation des dents à l'intérieur des lèvres, ou regarder l'intérieur de ses paupières quand on ferme les yeux…
— Logique ? Dialectique ? Éristique ? Sophisme ! Être de pierre accorde de bien étranges privilèges — c'est bien du sphinx ! Alors ?
— Rogue !
— Le retard s'accumule et le dénouement est proche pourtant, cessons ce dialogue de pierres, réserve ce regard pour quelqu'un d'autre — ou regarde…
Et donc, ça y est.
Uzume danse et rabat son kimono sur sa ceinture, elle tire sur les tétons de ses petits seins en levant les coudes, elle fait des mines, des grimaces, tire la langue, tourne sur elle-même en se dandinant, glousse comme elle écarte les pans de tissu et exhibe les lèvres de son sexe en un autre sourire, elle fait un petit "hi, hi, hi, hi !" très aigu et écarquille les yeux — on entend un rire qui enfle…
24. Dans Green Snake de Tsui Hark.
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